Burnout 4.0 :
Rester en bonne santé et trouver sa santé en période de turbulences
Voir l’interview du Prof Michel GUILLEMIN, soirée CXIO du 15.03.2018? Cliquer ici
Le 8 novembre 2018 s’est tenu à Berne, le 5ème symposium du réseau suisse d’experts sur le burnout. Pour la première fois ce symposium s’ouvrait à la Suisse romande avec des orateurs francophones et une infrastructure pour la traduction simultanée.
L’idée d’intituler le symposium « Burnout 4.0 » est un clin d’oeil aux nouvelles technologies qui sont une des composantes de la « turbulence » de notre époque.
Le matin quatre orateurs se sont succédé pour aborder le thème sous différents angles.
Mindfulness :
Le Professeur Jacques Besson a démontré l’effet central de la mindfulness sur la gestion du stress qui peut aussi être considérée comme un premier pas vers une meilleure connaissance de soi et une ouverture à la quête de sens qui nous habite tous (dimension spirituelle au sens laïc du terme). Les neurosciences apportent des preuves scientifiques quant aux bienfaits de cette pratique. Et la salutogénèse (science orientée vers la santé par opposition à la pathogénèse) contribue à déceler les facteurs déterminants de la « bonne » santé.
Cohérence cardiaque :
Le Dr Dieter Kissling, médecin et fondateur de la Société anonyme « IfA » (Institut für Arbeitsmedizin) a démontré l’utilité de la variabilité de la fréquence cardiaque comme outil de détection et de diagnostic du burnout. Un enregistrement de 24 h compété par un électrocardiogramme sur la même période renseigne sur l’activité des systèmes nerveux sympathique et parasympathique qui régissent notre activité mentale et nos phases de récupération durant le sommeil. Au moyen de nombreuses vignettes cliniques, le Dr Kissling a illustré l’intérêt de cette approche.
Comment réintégrer un employé à son poste?
Le Dr Beate Schulze, diplômée en sociologie, psychologie et économie et fondatrice et propriétaire de l’entreprise « Schulze Resource Consulting » a parlé des principaux facteurs de succès de la réintégration au travail sur la base de son expérience. Si les facteurs de pression pour une réintégration rapide des collaborateurs (trices) victimes d’un burnout sont connus et toujours d’actualité, les études scientifiques sur cette thématique sont maigres. Il apparaît que le succès d’une réintégration se joue simultanément sur deux plans : l’accompagnement psychologique de la personne et la « préparation » de l’entreprise au niveau de la direction, des cadres, des ressources humaines, des collègues et de l’organisation du travail. Une intervention sur un seul de ces deux plans est vouée à l’échec.
Le point de vue du sociologue :
Finalement, le Professeur François Gauthier, qui enseigne la Science des religions à l’Université de Fribourg, a parlé des défis de la personne à l’ère du marché global, au niveau du sens, de l’identité et de la reconnaissance. Sur la base d’une analyse sociologique (et anthropologique), il a présenté le burnout comme une maladie sociale qui est en lien avec la subjectivité moderne et son impératif « d’être soi ». La question du sens, croise celle de l’identité et de la reconnaissance qui dépendent du système social dans lequel fonctionne l’individu. Les sociologues parlent des « ères du capitalisme » et l’ère actuelle du capitalisme globalisé présente des exigences uniques de réalisation personnelle en même temps que de contraintes (performances, efficacité, mobilité, adaptabilité, etc.) sources de burnout.